L’Adversaire est toujours à mes trousses !

Petit journal… Tu m’as terriblement manqué. Gardienne des pensées ramassées au gré du chemin tortueux de ma vie. Pour beaucoup, l’Adversaire est un mythe pour d’autres une folie… Pour mon moi, il infeste le monde par son haleine fétide et ses tentations multiples qui mènent toutes à la perdition. Il est partout, personne, je dis bien personne (et plus on a un rang élevé dans l’Eglise plus on est attaqué, pourquoi croyez-vous que l’on prie dans toutes les messes de la journée et de la semaine pour le Pape et notre évêque ?), personne ne peut s’en défendre. Je prie sans cesse mais la force de l’ennemi est telle. Pourtant il faut bien que je sois un peu complice de tout cela car on ne peut piétiner à son gré la volonté d’un catho pieux. Alors, je suis allé me confesser pour la première fois. Le curé qui m’a reçu fut d’une gentillesse inimaginable. Il entame son rite et la confession commence puis il termine son rite, me voilà pardonné. Un peu facile me diront certain mais cela ne comprenne rien à la Miséricorde de Dieu et nous n’avons pas à les convaincre (cf. article «ne pas penser à la place des autres »). Le curé m’explique que je suis une gêne pour l’Adversaire de par ma conversion et mon attachement marial ainsi que mon envie d’entrer dans la prêtrise. Et puisque je suis enclin à vivre quelques bassesses de ce monde à cause de mon passé, il tape là où ça fait mal. D’abord, mon vœux de chasteté… Je n’en ai jamais autant eu envie. Pas besoin de faire un dessin ! Puis mon penchant pour l’alcool… Si l’on conjugue les deux ça donne ceci : je retrouve des numéros de téléphone et des noms dans mes poches, des lendemains où je ne me souviens plus de rien. Le rhum me défonce l’estomac. Je remercie ma Sainte Vierge Marie de m’être réveillé chez moi avec mes animaux qui attendent patiemment que je m’occupe d’eux. Devoir que je ne manque jamais. Je tiens énormément à mes animaux. Surtout à Joplin qui à 4 mois a encore besoin de beaucoup d’attention. Le rhum, disais-je ? Je me connais, j’en finis une entièrement à moi seul. Si en plus je fais des cocktails d’alcool, mes souvenirs s’évaporent et un jour ce sera, si je n’arrête pas, le retour à la coke ! Pourquoi la coke ? Parce qu’avec de la coke de qualité, je te raconte toute la soirée dans les moindres détails et en plus après une bonne douche, un rail et un café, j’irai travailler plutôt que d’être contraint de voir un prêtre puis un psy. L’un pour mon âme l’autre pour mon esprit et les deux concourent à mon intellect. L’équilibre triptyque fondamental est ainsi maintenu tant bien que mal. Sainte Vierge Marie, Ma tendre Mère, je te sais toujours proche de moi. Par de nombreux « hasards », après t’avoir prié des jours durant, j’ai encore sauvé mes biens alors que les loups sont à ma porte et demandent des comptes. Si je pouvais régler mes dettes, je m’en irai immédiatement au séminaire. Ne retiens pas mes péchés mais libère-moi de ces vices qui me détruisent et m’éloignent de Jésus, ton fils et mon Seigneur. Amen.