Tentative de suicide social : mon témoignage.

Publié le par La Rédaction de kenose.com

Une TSS. Avez-vous déjà entendu parler de ce terme ? Moi, non. Ca m’est venue durant cette nuit. Mais il y a peut-être déjà une tronche de cake de sociologue qui en a parlé. Qu’est-ce qu’une TSS ? Evidemment mon raisonnement est celui d’un catholique fervent et non celui d’une tête qui se pavane avec des kilos de diplôme pour montrer combien nous lui devons du respect. Voilà, çà c’est fait ! Nous venons au monde pour un dessein divin (j’ai suffisamment développé cette vision du monde). Certains d’entre nous arrivent au monde dans des conditions tragiques et en repartent dans les mêmes conditions. Le phénomène de résilience ne fonctionne pas à tous les coups malheureusement et c’est le K.O. N’allez pas me demander pourquoi Dieu nous met sur Terre, je ne suis pas un prophète. Mon cas est plus terre-à-terre mais non sans intérêt. Je me suis rendu compte que je passais ma vie à faire des TSS. Si vous suivez mes chroniques, vous savez que je suis issu d’une famille riche qui a fait faillite. Ma première TSS ce fut au cours de mes études supérieures. Je préparais l’entrée au HEC pour ensuite faire une passerelle vers l’ENA. C’est l’arnaque classique pour être deux fois diplômé en 6 à 7 ans selon les stages d’immersion en milieu d’affaire à l’étranger. A quelques mois du concours, j’avais presque 14/20 de moyenne et des pistons de poids pour parvenir à mes fins. Mais c’était sans compter mes réactions maniaco-dépressives, ma bipolarité (ça n’a rien de sexuel, c’est un trouble de double personnalité quasi schizophrénique ! Je vous rassure, j’étais hétéro et aujourd’hui dans l’abstinence religieuse. " Quel gâchis ! ", me disent les femmes qui passent dans le salon de coiffure où je traîne parfois pour discuter avec Julienne une ex-bouddhiste devenue catho comme moi je l’étais. Une tendre pensée pour elles. Parfois je me demande pourquoi je m’obstine à m’abstenir.) et ma dysysthémie et ma dysthymie… Toutes ces maladies que l’on m’attribue et sur lesquels je piss* avec un débit qui me soulage jusqu’à la dernière goutte ! Pardon ! Je me suis alors barré de l’écurie quelques semaines à peine avant le concours. TSS ! Me voilà quittant le domicile familial, commençant à taper de la coke. Je reprends ma guitare jusqu’à 12 heures par jour pendant plus d’un an influencé par les Satriani et les Vai et autres guitaristes héros. J’avais un niveau respectable. Mon groupe traîne des pieds… pourtant tout le monde trouvait ce que l’on faisait d’un excellent niveau. Dans son désespoir mon père était prêt à me payer la meilleure école de guitare moderne de France. 45 000 frs l’année à l’époque. Tout le monde était persuadé que je rentrerai sans problème. Mais je n’ai jamais franchi le cap ! Trop de coke dans la gueule ! TSS ! J’arrête la musique, j’ai une certaine " intelligence " qui m’a propulsée dans le monde des affaires sans avoir de diplôme. Je rencontre une femme, j’en tombe amoureux, je fais une cure de désintoxe, j’arrête la coke et le reste ; je couche deux ans avec cette vipère, mais elle finit par retourner avec son mari. Quand je pense que j’étais l’invité d’honneur à son mariage et qu’en secret on préparait son divorce ! Que Dieu me pardonne. Je disjoncte et m’envole dans les cachets de toxicomane à tel point que je me fais viré de mon taf ! TSS ! Je reprends mes esprits plusieurs mois après (je devais d’abord en finir avec les gallinacés et Monsieur le Procureur de la République) puis j’écrit un roman qui s’est vendu à peine suffisamment pour couvrir les frais de lancement. Mais j’avais regagné mon esprit. J’arrête les cachets et le moteur se remet directement en marche. Me voilà à Paris toujours dans les milieux d’affaire puis retour à Marseille. L’argent rentre. 5 mois après, le Diable me travaille à nouveau et me voilà en maladie depuis 9 mois avec des dettes inimaginables. TSS ! Je pense que cette fois-ci, j’en ai pour au moins pour dix ans à rembourser. J’ai réussi ma TSS et j’envisage de me casser à l’étranger pour fuir mes créanciers. Je commence déjà à économiser le billet en aller simple. Destination secrète évidemment. En gros, le concept de Tentative de Suicide Social, c’est de transformer toutes formes réussites sociales en échecs tragiques. C’est le besoin de s’autodétruire aussitôt que l’on trouve une stabilité pour ensuite réussir, parfois avec brio, à reconstruire quelque chose que l’on se hâtera de mettre de nouveau en péril ! C’est transformer l’or que l’on a dans ses mains pour en faire du plomb… Kyrie eleison. O Ste Vierge Marie qu’attends-tu de moi ?

Publié dans Chroniques...

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